Les Cirses et les Chardons
Cet article de blog fait suite à celui que j'ai écrit pour présenter la diversité des plantes "chardonesques" (spinodiversité). Il a pour objectif d'approfondir un peu plus avant la découverte des espèces de ces deux genres que composent les Cirses (Cirsium) et les Chardons vrais (Carduus) que le langage populaire regroupe sous l'appellation de "chardon" (au sens large donc).
Cet article est publié par Florent Beck sous licence CC by-sa, tout comme les illustrations - sauf mention contraires - qui sont tirées du réseau Tela Botanica (le nom de l'auteur est précisé sous chaque photographie).
Cet article est une ébauche perfectible que je rédige principalement sur la base de mon expérience, et le cas échéant, de quelques observations complémentaires des photographies mises à disposition par les membres du réseau. Bien que certaines informations soient ponctuellement vérifiées dans des flores ou autres documents de référence, il est certain que certaines affirmations sont plutôt approximatives. Des erreurs ne sont pas non plus à exclure. Je serai particulièrement reconnaissant à celles et à ceux qui voudrons bien me les signaler le cas échéant (en commentaire ou par mail à l'adresse : beckflorent@gmail.com).
Pour en revenir aux plantes qui nous intéressent ici, elles sont - à quelques exceptions près - souvent hautes, en général d'au moins 50 cm et atteignant parfois jusqu'à 2m. Leurs feuilles sont d'un vert franc à sombre, leurs tiges sont parfois rougeâtres, et aussi bien les feuilles que les tiges peuvent être hérissées de piquants, ce qui rend leur manipulation très malaisée.
La plupart des espèces sont des hémicryptophytes, quelques unes sont des géophytes. Pour les hémicryptophytes, il y a formation d'une rosette.
Nous nous trouvons en présence de la très grande famille des Asteracées (ex Composées). En l'occurence, les cirses et les chardons ne présentent pas de capitules composés : tous leurs fleurons sont tubulés (absence totale de ligules).
Leur aspect peut être très divers et on ne peut donc pas distinguer ces genre "à leur tête". Par contre les espèces sont - en général - aisément reconnaissables une fois qu'on les distingue les unes des autres. Le seul critère "rapide" pour effectuer une détermination sûre du genre, est d'observer le pappus (aigrette de "poils") qui surplombe l'akène.
Les soies ("poils") du pappus (l'aigrette) sont plumeuses dans le genre Cirsium, alors qu'elles sont lisses ou seulement denticulées dans le genre Carduus.
Par "plumeuses" on veut dire que chaque soie ressemble à une plume : c'est un "poil ramifié".
Dans l'image de droite, deux soies ont été coloriées en bleu.
(leurs ramifications ne sont pas coloriées, mais nettement visible sur la photo)
Cliquez sur les nom de genre sous les photos pour agrandir celles-ci.
Cliquez sur les nom de genre sous les photos pour agrandir celles-ci.
Les Cirses
Parmi les quelques 25 espèces françaises de Cirse, 6 seulement (C. acaulon, arvense, eriophorum, palustre, tuberosum et vulgare) sont largement réparties dans tout le pays et 4 autres (C. dissectum, monspessulanum, oleraceum et rivulare) ont des répartitions régionales assez larges [cf. projet Chorodep].
Cirsium acaulon photo : J-P. Milcent
Plante acaule (de 'a' : sans, et 'caule' : tige) ou bien à tige très réduite et restant généralement peu visible (à peine aussi grande que la fleur).
Confusions possible : avec les espèces hémicryptophytiques formant une rosette la première année, ou encore avec des plantes exposées au vent (altitude, façade maritime, ...) qui tendent à produire des tiges (très) réduites.
Cirsium arvense J. DE VOS
Espèce de grande taille, à feuilles peu décurrentes : elles se prolongent très peu sur la tige, faisant apparaître celle-ci assez dégagée (ce qui permet de le distinguer facilement du Cirse des marais : Cirsium palustre, dont les feuilles décurrentes rendent la tige ailée). Ses feuilles caulinaires sont d'un vert franc et le limbe présente une zone plane dépourvue d'épine. L'inflorescence prend la forme d'une corymbe plutôt lâche.
C. arvense B. BUI
Espèce de grande taille, à feuilles peu décurrentes : elles se prolongent très peu sur la tige, faisant apparaître celle-ci assez dégagée (ce qui permet de le distinguer facilement du Cirse des marais : Cirsium palustre, dont les feuilles décurrentes rendent la tige ailée). Ses feuilles caulinaires sont d'un vert franc et le limbe présente une zone plane dépourvue d'épine. L'inflorescence prend la forme d'une corymbe plutôt lâche.
C. arvense B. BUI
Cirsium palustre L. ROUBAUDI
Espèce de grande taille (facilement plus haute qu'un humain), assez variable dans son apparence. Parfois très ramifiée, d'autres fois présentant une tige paraissant presque simple.
Tantôt d'un vert franc, tantôt grisé. Les tiges apparaissent parfois rouges-vineuses. Les feuilles peuvent être variablement découpées, mais en général franchement lobées à sinus profonds et larges, décurrentes sur la tige la rendant largement épineuse et allant parfois jusqu'à y former des ailes.
Les capitules sont portés par de courts pédoncules, formant des têtes serrées en haut de longs rameaux secondaires (alors que C. arvense a des capitules portés par des pédoncules au moins aussi longs qu'eux-mêmes, les laissant tous bien séparés, individualisés les uns des autres).
C. palustre - M. SINET
C. palustre - L. ROUBAUDI
C. palustre - T. PERNOT
C. palustre - T. PERNOT
Cirsium vulgare M. PORTAS
Grandes plantes, très ramifiées, à feuilles fortes, à lobes orientés dans deux plans différents (les uns horizontaux, les autres redressés, presque verticaux).
Cirsium tuberosum J-C. CALAIS
Espèce à feuilles presques toutes basales, à tige un peu ramifiés, portant des capitules solitaires en haut de très longs pédoncules.
Les feuilles sont très découpées, à sinus profonds et larges, à lobes étroits et terminés en pointes.
Cirsium eriophorum L. ROUBAUDI
Espèce de taille variable en fonction du lieu de vie, rétrécissant en altitude.
Feuilles très fortes, à lobes orientés dans deux plans (horizontaux et verticaux). Capitules ronds, très gros, densément aranéeux (~ laineux).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire