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dimanche 17 novembre 2013

Pissenlits mes amours et autres gelben zungenblütler Korbblütengewächse

- J'ai vu une fleur hier dans ma rue, elle était jaune.
- Ah, bah, c'est sûrement un pissenlit.

...

Mon frangin est libraire et il grogne souvent à propos des clients qui lui demandent un livre dont ils ne se rappellent ni le titre ni l'auteur, mais dont ils savent qu'il est "rouge".
Le livre rouge semble donc être au libraire ce que la fleur jaune est au botaniste. Cependant si mon frangin peut toujours se rabattre ironiquement sur le petit livre rouge de Mao - au risque de perdre un client, j'ai suffisamment enragé en tant que botaniste débutant pour ne pas alimenter la charmante naïveté de celui ou celle qui voit des pissenlits partout.

Cette note de blog n'a pas pour prétention de présenter dans le détail toutes les Asteracées liguliflores jaunes (le nom barbare* pour les "pissenlits" au sens large du débutant), mais propose un simple survol des principales espèces, en ce focalisant d'abord sur les plantes urbaines et rudérales, ensuite sur les espèces les plus communes en campagne.

* pour que vous ne trouviez pas ça trop barbare en français scientifique je vous ai mis la traduction en allemand dans le titre : vous voyez que vous n'êtes pas à plaindre finalement.

Avertissement : cette note n'est que le reflet de mon expérience (5 ans seulement) d'herborisation. Je suis loin d'être infaillible et il est donc tout à fait possible que des erreurs ou des approximations peut-être grossières se trouvent dans la présente fiche. Je serai reconnaissant à tous ceux qui auront l'amabilité de me les signaler et à tous ceux qui m'aideront à compléter et améliorer ce contenu (qui d'ailleurs, est diffusé [sauf quelques illustrations spécialement signalées] sous licence Creative Commons by-nc-sa).

Sauf mention contraire, toutes les images sont issues du réseau Tela Botanica.

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Mais pour commencer, posons-nous la question :
De quoi parlons-nous ?

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 CC François Di Maria & Tela Botanica


Le nom latin des pissenlits est "Taraxacum". Ce genre appartient à la très grande famille des Asteracées. Dans cette famille, ce que l'on appelle communément "fleur" est en réalité un groupe de fleurs très petites que l'on appelle "capitule" dans le jargon botanique.
La photo ci-dessus ne représente pas une fleur : chaque "pétale" est en réalité une fleur (très petite). La forme allongé comme une langue, qu'elles adoptent toutes chez le Pissenlit, leur vaut l'appellation de ligule. Toutes ensemble forment un capitule. Afin de distinguer clairement que l'on parle bien de ces "petites" fleurs (et non pas du capitule), nous autres botanistes les appelons souvent "fleuron".

Chez les Asteracées en général on observe deux types de fleurons : des fleurons "tubulées" et des fleurons "ligulées".

Pour bien comprendre ces notions il convient de rappeler ce qu'est une fleur : il s'agit de l'ensemble des pièces florales : sépales, pétales, étamines et pistil.

Voici donc un fleuron tubulé :                                   ... et un fleuron ligulé :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fleuron_(botanique)

Il y a trois types de capitules chez les Asteracées :
- les capitules strictement tubuliflores (type Chardon, Centaurée)
- les capitules mixtes tubuli- et liguliflores - on dit aussi "radiés" - (type Pâquerette)
- les capitules strictement liguliflores (type Pissenlit)

NB : chez ces derniers, il se peut que quelques uns des fleurons centraux ne soient pas pleinement développés et apparaissent donc plus petits, à symétrie centrale et fassent penser à des fleurons tubulés comme sur cette image :
Marie  PORTAS - Taraxacum cucullatum Dahlst. 
Taraxacum cucullatum Dahlst.
CC Marie Portas & Tela Botanica

Maintenant vous connaissez le piège. Ne vous laissez plus attraper.

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Et du coup :
What's a pissenlit ?

186379
 CC François Di Maria & Tela Botanica

C'est donc une plante herbacée appartenant à la famille des Asteracées (vous vous en doutiez là, hein ? haha), possédant des fleurs ligulées jaunes réunies en capitules portés par des hampes florales (et non pas des tiges ! on expliquera la différence plus tard). Toutes ses feuilles sont rassemblées en rosette basale (forcément vu qu'il n'y a pas de tige). Elles sont lobées à dentées.

Il y a plus à dire des Pissenlits, mais on verra ça plus en avant dans cette note.

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Continuons de nous poser des questions :
Ok, mais du coup il y en a tellement que ça, des Asteracées liguliflores jaunes qui ne sont pas des pissenlits ?

Pour faire court : assez oui !
Pour faire un peu plus complet, passons en revue les principaux genres répondant à cette appellation barbare :
Photographie n°19205 du taxon Hieracium murorum L.  Photographie n°170555 du taxon Crepis capillaris (L.) Wallr.  Photographie n°96611 du taxon Picris hieracioides L.
Épervières (Hieracium incl. Pilosella) - Crépides (Crepis) - Picrides (Picris et Helminthotheca)
 Photographie n°180913 du taxon Lactuca serriola L.  Photographie n°175863 du taxon Sonchus arvensis L. Photographie n°157686 du taxon Lapsana communis L.
Laitues (Lactuca, incl. Mycelis) - Laiterons (Sonchus) - Lampsane (Lapsana)
Photographie n°29178 du taxon Tragopogon pratensis L. Photographie n°97144 du taxon Scorzonera humilis L.  Photographie n°179830 du taxon Hypochaeris radicata L. Photographie n°19788 du taxon Leontodon saxatilis Lam.
Salsifis (Tragopogon), Scorzonères (Scorzonera), Porcelles (Hypochaeris), Liondents (Leontodon)
[à ne pas confondre avec les "Dents-de-lion" qui est l'autre nom du Pissenlit]

[Toutes les miniatures ci-dessus : CC réseau Tela Botanica]

Il y en a d'autres (plein) mais on risque de s'égarer du côté de la seule région méditerranéenne alors que les autres exemples sont plus largement répandus sur l'ensemble de la métropole, pour les autres genres non cités ils sont bien moins fréquents et ne devraient pas gêner le botaniste étudiant herborisant sur le campus de sa fac, dans sa rue ou dans le jardin de sa maison de campagne.

Citons simplement comme derniers exemples deux genres méditerranéens à méridionaux :
29876
Urosperme (Urospermum*)
CC jpm & Tela Botanica


98334
Reichardia
CC Liliane Roubaudi & Tela Botanica

* [Et si vous aussi vous vous demandez d'où vient ce nom bizarre, avant que vos neurones affolés ne commencent à délirer, sachez que "ūro" ne correspond pas ici au latin brûler , mais dérive du grec oυρά "queue", et "sperma" : semence, graine : graine pourvue d'une queue.]

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"On est bien avancés" me direz-vous. Alors commençons à démêler tout cela pour en finir. Pour ce faire je vais donner quelques caractères en vrac. À vous de piocher dedans.

Cela ne dispense pas d'ouvrir une flore et de suivre une clé d'identification.
Le but principal de cette note est d'éviter de baptiser toutes ces espèces "Pissenlits" et donner un rapide survol afin de ne pas confondre par exemple un Laiteron et une Laitue ou une Épervière et une Porcelle.

Observation de l'inflorescence :

Chez les Astéracées en général et chez les A. liguliflores jaunes en particulier, l'observation d'un capitule vu de dessus n'apporte presque aucune information utile pour l'identification (voir la série de photo ci-dessus). Par contre les même capitules vus de profils recèlent des informations importantes : forme, couleur, pilosité, on peut bien souvent faire un tri important sur la seule base de cette observation.

Hypochaeris glabra - Crepis sancta (forme xérique) - Crepis suffreniana
Espèces de pelouses sèches
Photo : Jean-Claude Bouzat

Les mêmes plantes, dans le même ordre, vues en entier :
On constate que l'observation complète n'apporte, pour distinguer ces trois espèces, que peu d'information supplémentaire. 
Photo : Jean-Claude Bouzat

D'autres vues de profil des involucres
(ensemble d'écailles vertes [= les bractées] entourant la base du capitule) :

135134 Daniel MATHIEU - Urospermum picroides (L.) Scop. ex F.W.Schmidt
                        Sonchus (CC F. Beck)            Urosperme (CC D. Mathieu)      

Photographie n°39214 du taxon Mycelis muralis (L.) Dumort.
           Lactuca (CC D. Remaud)              Mycelis (CC P. Fabre)    

Hypochaeris radicata (CC D. Mathieu)



hampe florale vs tige
Pour commencer un caractère assez simple : distinguer une hampe florale d'une tige. En fait une hampe florale ne fait que porter une fleur ou dans notre cas, un capitule (et un seul). Lorsque l'organe allongé portant le capitule est rameux et/ou lorsqu'il porte des feuilles (parfois très réduites en forme d'écailles), alors il s'agit d'une tige. Lorsque celui-ci est simple et ne porte rien d'autre que la fleur (dans notre cas, le capitule), alors il s'agit d'une hampe florale.

Et du coup ça nous permet de distinguer deux groupes :

Asteracées liguliflores jaunes pourvues de tige :
- Épervières (Hieracium, incl.  Pilosella)
- Crépides (Crepis)
- Picrides (Picris, Helminthotheca)
- Laitues (Lactuca, incl. Mycelis)
- Laiterons (Sonchus)
- Lampsane (Lapsana)
- Porcelles (Hypochaeris)
- Urosperme (Urospermum)
- Salsifis (Tragopogon)
- Scorzonères (Scorzonera)
CC Thierry Pernot et gshsavay & Tela Botanica

Attention, je rappelle qu'il suffit qu'il y ait des écailles vertes pour qualifier une tige, même si on ne voit aucune "feuille" au sens normal du terme et que l'organe n'est pas rameux.
NB : Urospermum dalechampii pourrait paraître acaule (sans tige) au vu d'un examen très superficiel, mais il en possède de relativement courtes portant quelques feuilles guère élevées au-dessus de la rosette basale.
Idem pour Scorzonera humilis, chez laquelle on croirait presque voir une hampe florale, mais qui donne en réalité un bon exemple de transformation des feuilles en écailles.

Asteracées liguliflores jaunes à tige remplacées par des hampes florales :

- Pissenlit (Taraxacum)
- Piloselles (Pilosella)
- Liondents (Leontodon)

 
CC Sauvage de ma rue & Tela Botanica

On signalera également Aposeris foetida, espèce forestière montagnarde présente uniquement en Rhône-Alpe et nord PACA.

Asteracées liguliflores jaunes, rameuses

Parmi les 14 genres précédemment cités dans cette catégorie, on peut distinguer des espèces "hautes" et des espèces "basses".
Bien que ce caractère ne soit pas distribué de manière homogène au sein des genres, on peut distinguer deux tendances :

Plantes élevées (souvent + de 50 cm, parfois jusqu'à 2m), à tige facilement robuste (~5 mm de diamètre et plus), et à feuilles la plupart du temps bien réparties sur l'ensemble de la tige jusque dans le haut :

- Picrides (Picris, Helminthotheca)
- Laitues (Lactuca, incl. Mycelis) - atteignent facilement 1,5 m et plus.
- Laiterons (Sonchus) [parfois "basses" du fait de mauvaises conditions ou bien d'un étêtage intempestif (abroutissement par du bétail)]  exception notable : Sonchus bulbosus (qui ressemble plus aux plantes de la catégorie suivante).
- Lampsane (Lapsana) - en général une plante assez gracile, facilement grande et très ramifiées.
- Salsifi (Tragopogon) - taille assez variable parfois peu élevée
- Crépides (Crepis p.p.) [~ ⅓ des espèces à feuilles en rosettes et ⅔ avec la tige feuillée]

Plantes peu élevées (en général ne dépassant guère 50 cm), à tige en général assez fine, et à feuilles en rosettes ou tout au moins plutôt réparties dans le bas de la tige* :
- Épervières (Hieracium) - quelques feuilles sur la tige, mais souvent la plupart basales
- Crépides (Crepis p.p.) [~ ⅓ des espèces à feuilles en rosettes et ⅔ avec la tige feuillée]
- Porcelles (Hypochaeris)
- Scorzonère (Scorzonera)

* ce qui n'empêche pas d'avoir quelques feuilles dans le haut de la tige.

NB : les catégories proposées ci-dessus sont plutôt tendancielles et ne présument pas de caractères homogènes au sein des genres, il y a pas mal d'exceptions, mais ces tendances décrivent assez bien les plantes qu'on peut observer en milieu rudéral, largement anthropisés.

Asteracées liguliflores jaunes sans tige :

- Piloselles (Pilosella p.p.) - genre dans lequel au moins les feuilles, souvent aussi les plantes entières, sont très velues jusqu'à laineuses
- Liondents (Leontodon)
- Pissenlits (Taraxacum)


épines
Parmi les genres cités un seul porte des épines, sur la face inférieure de la nervure des feuilles les plus matures et sur le bas des tiges surtout : les Laitues (genre Lactuca) donc voici un bel exemple :
110056
CC Paul Fabre & Tela Botanica

Attention à ne pas confondre les épines, bien marqué et assez solides des Laitues, avec les aiguillons aciculaires des Picrides :
http://www.tela-botanica.org/appli:cel-img:000178774M.jpg
Picris hieracioides - CC Paul Fabre & Tela Botanica
Par ailleurs la Picride fausse Vipérine (Helminthotheca echioides) présente des aiguillons assis sur des sortes de "verrues". Photographie n°79745 du taxon Picris echioides L.

CC Liliane Roubaudi & Tela Botanica
Attention également : le Laiteron rude (Sonchus asper) présente des feuilles dont les dents peuvent faire penser à des épines. Cependant ces ornements ne doivent pas être considérés comme tel.
Photographie n°43050 du taxon Sonchus asper (L.) Hill
CC John de Vos & Tela Botanica

capitules en poires

Alors que la plupart des Asteracées liguliflores jaune se contentent d'avoir de bêtes capitules allongés, les Laiterons, eux, présentent de super capitules piriformes (en forme de poire).
bon ok, ils sont pas toujours, toujours super piriformes, mais souvent quand même et les autres pas trop, mais c'est pas impossible dans l'absolu (voir plus bas → Urosperme), vous êtes tatillons quand même, rolalalala.
135134
CC moi-même & Tela Botanica

l'involucelle qui voulait être involucre à la place de l'involucre*
En plus d'avoir changé de nom - au lieu de s'appeler tout simplement "Picris echioides" comme tout le monde, il faut maintenant l'appeler "Helminthotheca echioides" - cette plante, par ailleurs assez piquante, dispose d'un double involucre dont l'enveloppe externe - l'involucelle - est très développée :

* j'avais d'abord écrit - de manière erronée : "le calicule qui voulait être calice à la place du calice", en référence à la célèbre série de BD "Iznogoud". Merci à Liliane Roubaudi qui m'a fait remarqué cette erreur.
 CC Bertrand Bui & Tela Botanica

feuilles luisantes caoutchouteuses
Il me semble qu'il n'y a presque que le Laiteron rude (Sonchus asper) et peut-être quelques espèces proches dans le même genre à arborer cette brillance digne d'un plastique.

Attention, chez Sonchus asper les feuilles peuvent être très polymorphes, de simplement dentées à lobées à sinus profonds.

191760
CC Liliane Roubaudi & Tela Botanica



feuilles lancéolées Leaf morphology lanceolate.png à ovales Leaf morphology ovale.png , rarement voir jamais luisantes, souvent* poilues, à bords peu ou pas dentées, la plupart basales ou près du sol, tiges fines, ramifiées, à capitules fréquemment poilus : les Épervières (Hieracium)**

Hugues TINGUY - Hieracium amplexicaule L. Thierry Pernot - Hieracium murorum L.
CC Mathieu Menand & Tela Botanica     -      CC Hugues Tinguy & Tela Botanica     -      CC Thierry Pernot & Tela Botanica

(* souvent, ça veut dire pas toujours, et même qu'il y a pas mal d'exceptions)
(** vérifier aussi les genre Crepis - présenté ci-après, et Hypochaeris, voir note en fin de paragraphe.)

Les espèces les plus répandues en France : Hieracium glaucinum, H. laevigatum, H. maculatum, H. murorum, H. sabaudum, H. umbellatum.

Attention : confusion possible avec la Porcelle à feuilles tachées (Hypochaeris maculata)
porcelle tachée rosette

feuilles de formes diverses, mais souvent lobées ou dentées à la manière des Pissenlits Leaf morphology pinnatisect.png, parfois luisantes, tige ramifiée feuillée : une partie des Crépides (Crepis p.p.)

  183024
C. foetida et C. capillaris : CC Daniel Mathieu & Tela Botanica - Crepis setosa : CC Marie Portas & Tela Botanica

feuilles de formes diverses, mais souvent dentées (jusqu'à lobées) à la manière des Pissenlits, toutes en rosettes basales. Les tiges rameuses portent des inflorescences mais pas de feuilles (ou alors très réduites) : une partie des Crépides (Crepis p.p.) et les Liondents (Leontodon)

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Crepis sancta : CC Daniel Mathieu & Tela Botanica - Leontodon hispidus : CC Marie Portas & Tela Botanica

Les Crépides (Crepis) possèdent généralement plusieurs capitules par tige * (à quelques exceptions près, notammet chez C. sancta qui peut n'arborer qu'un seul capitule par tige).
Les Liondents (Leontodon) eux, sont tous monocéphales. *

* critère tiré de PORTAL, R. (2006) Astéracées liguliflores. Association Digitalis

170540 172606 
Crepis biennis  (à gauche) et  Leontodon saxatilis (à droite) - CC Thierry Pernot & Tela Botanica

feuilles velues, lobées, toutes en rosettes et plaquées contre le sol
Il s'agit principalement de la Porcelle enracinée (Hypochaeris radicata)

17483 107428 107448
CC Bertrand Bui & Tela Botanica     -     CC Marie Portas & Tela Botanica     -     CC Marie Portas & Tela Botanica

NB : La Porcelle enracinée présente rarement des feuilles glabres ou presque glabres.

marges des bractées de l'involucre bordées de noir : Urosperme

Emmanuel STRATMAINS - Urospermum dalechampii (L.) Scop. ex F.W.Schmidt Marie  PORTAS - Urospermum dalechampii (L.) Scop. ex F.W.Schmidt Daniel MATHIEU - Urospermum picroides (L.) Scop. ex F.W.Schmidt
CC Emmanuel Stratmains & Tela Botanica    -    CC Marie Portas & Tela Botanica    -    CC Daniel Mathieu & Tela Botanica
Les deux images de gauche : U. dalechampii, à droite : U. picroides

Capitules pauciflores, apparaissant fluets
Alors que la plupart des espèces d'A.L.J. présentent des capitules bien fournis, à fleurons très nombreux, les genres Lactuca (incluant Mycelis) et Lapsana ont des capitules plutôt pauciflores (pauvres en fleurs : à fleurons peu nombreux).

Les fleurons sont disposés en rangs concentriques, c'est assez bien visible sur cette photo :

157686 
Lapsana communis - CC Hervé Goëau & Tela-Botanica

On y distingue assez facilement 3 rangs de 5 fleurons : 15 fleurons sont dénombrables au total.

Ce caractère est moins facile à appréhender en regardant le capitule par au dessus chez certaines laitues sauvages :

Lactuca serriola - CC Dominique Remaud & Tela-Botanica

Ici le nombre de fleurons est relativement élevé (22 sur la photo ci-dessus) et il est déjà plus malaisé de les dénombrer, cependant on atteint pas encore le "fouillis" des autres A.L.J, comme chez ce Crepis capillaris par exemple :


 
Crepis capillaris - CC Hervé Goëau & Tela Botanica

Un autre moyen d'apprécier la "finesse" des capitules c'est de les observer de profil. Les laitues se distinguent alors particulièrement par leurs involucres fins (et possédant la plupart du temps peu de bractées) comme le montre la comparaison suivante :

                   Lactuca serriola - CC Dominique Remaud & Tela-Botanica        Crepis capillaris - CC Hervé Goëau & Tela Botanica    
 
C'est particulièrement flagrant chez Lactuca muralis (ex Mycelis muralis) :

Photographie n°26360 du taxon Mycelis muralis (L.) Dumort.  Photographie n°39214 du taxon Mycelis muralis (L.) Dumort. 
CC Mathieu Menand & Tela-Botanica       -       CC Paul Fabre & Tela Botanica     

On remarquera que Lactuca muralis ne possède que 5 fleurons par capitule, ce qui correspond sans doute au plus petit nombre de fleurons par capitule au sein des Astéracées liguliflores jaunes.


JEUX
Et maintenant que vous avez ces quelques clés, je vous propose de faire quelques entraînements, grâce à ces quizzes élaborés sur "The Plant Game", que je vous recommande vivement.

ALJ - Niveau 1 - ALJ Niveau 2 -


( To be completed ... )

19 commentaires:

Unknown a dit…

Génial et très instructif ! Merci pour tout ce travail
Philippe
www.tortuedeterre.info

Unknown a dit…

Très beau travail dans un sujet difficile. Merci. Roger Lamouline. Bruxelles.

Anonyme a dit…

Gros travail qui va m'aider ! merci à vous

Anonyme a dit…

Merci pour cette claire présentation du travail d'observation que je dois faire.
12 décembre 2015

Anonyme a dit…

Jaune limpide !

Inhale Exhale a dit…

Merci beaucoup. ☀️
Une question pour éviter de me tromper quant à la consommation: toutes ces espèces sont elles comestible ?

Florent a dit…

@ Cécile Ananda : je n'ai aucune idée concernant la comestibilité ou non comestibilité des espèces présentées dans cette note. Le seul objectif poursuivi ici est de favoriser une meilleure reconnaissance des taxons présentés. Vous êtes seul.e.s responsable.s des usages que vous en faites.

Anonyme a dit…

Je reviens sur votre fiche régulièrement et j'apprends ... vous parliez de petites fleurs pour rester simple qui forme le pissenlit, Est-ce celles là qui se transforment si joliment en une étoile ronde et blanche.

Florent a dit…

@ Marie Hélène Le Jannou : je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous voulez dire par "une étoile ronde et blanche" ... ? Cette fiche est dédiée aux Asteracées liguliflores jaunes, je suppose donc que faites référence à un autre type de fleur, comme chez la Pâquerette peut-être ? Chez la Pâquerette il y a des fleurs tubulées jaunes au centre et des fleurs ligulées blanches à la périphérie. Mais les premières ne se transforment pas en les secondes : ce sont deux choses différentes qui n'ont pas de lien ontogénétique l'une avec l'autre.

Lucie a dit…

Florent, je penses que Marie Hélène faisait référence aux fleurs qui sont ou ressemblent aux pissenlits et qui (une fois en graines je pense) forment un ensemble de petits "parachutes" où l'on soufflait dessus pour s'amuser à les faire s'envoler étant enfant ;-)

Florent a dit…

@ Marie Hélène et Lucie : si "l'étoile ronde et blanche" de Marie Hélène correspond bien aux "parachutes" de Lucie, alors oui ce sont ces espèces là, mais c'est surtout le Pissenlit (Taraxacum sp.) qui forme une sphère de fruits secs portés par des parachutes plumeux.

Anonyme a dit…

un site que tout amoureux des plantes attendait … génial, car des plantes parmi les plus courantes autour de nous sont quasi indéterminables de manière classique (flore), ce qui est éminemment frustrant.
BRAVO !!

claudine a dit…

Génial et plein d'humour, merci ! Cela va aider pour la cueillette des herbes de la St Jean le 25 juin prochain, afin de faire revivre les vieilles traditions oubliées dans la vallée de la Seine bétonnée de jour en jour. Nous les lancerons dans le grand feu à la nuit tombée en vous souhaitant du bonheur pour cette année si difficile...
Claudine 78410 Flins sur Seine

Anonyme a dit…

Une synthèse bien utile à l'amateur peu savant que je suis.
Mais quelle est la différence entre une épine et un aiguillon "aciculaire" ?

Philippe a dit…

Merci !!!
J'ai très apprécié ce "guide" d'identification, très utile.
Mais vous classez les liondents parmi les astéracées liguliflores jaunes à hampe fleurale. Il me semble que Leontodon autumnalis est rameux et a des écailles alors que Leontodon hispidus a une hampe fleurale.
Est-ce que je me trompe ?

Florent a dit…

@ anonyme 27/05/2017 : la différence que j'ai voulu marquer ici entre "épine" des laitues et "aiguillon aciculaire" de Picris hieracioides est simplement une différence de dureté de la structure : l' "épine" des laitues est relativement solide, alors que l' "aiguillon aciculaire" de Picris est un poil très rêche, anormalement dur pour un poil, mais pas solide comme une épine.

Florent a dit…

@ Philippe 13/08/2017 : vous avez raison, il s'agit d'une erreur de ma part, il va falloir que je remanie ma fiche.

Anonyme a dit…

votre site montre que l'humour n'est pas incompatible avec l'information sérieuse : bravo ! je suis venue avec l'idée de déterminer ce "pissenlit poilu" dont il semble que ce soit Urospermum dalechampii : puis-je vous envoyer deux photos ?

Florent a dit…

@ Anonyme 8 mai 2018 : je ne souhaite pas recevoir de photos à déterminer. Si vous avez besoin d'aide pour la détermination, je vous invite à utiliser les outils collaboratifs en ligne, tel qu'IdentiPlante : http://www.tela-botanica.org/appli:identiplante