Statistiques botaniques

Que comptabiliser ?

À l'heure d'écrire une note de blog avec un titre pareil, il me semble impératif d'en préciser quelque peu les tenants et aboutissants.

Cet article a pour objectif de donner quelques chiffres sur les plantes en général.

Son contexte géographique principal est constitué par la France métropolitaine, principalement parce que les sources d'informations retenues retiennent cette unité comme base, à laquelle bien souvent, est rattachée la Corse.

Les sources utilisées (voir la liste complète en fin de note) sont les flores, généralement consultées dans leur version imprimée, les bases de données floristiques (généralement consultées via internet, notamment sur les sites de Tela-Botanica ou de l'INPN).

Les unités taxonomiques comptées sont en général les espèces, ceci-dit, on présentera également des données concernant d'autres rangs (notamment les genres et les familles) et on aura parfois recours au concept large de "taxons terminaux", c'est-à-dire en comptabilisant les unités les plus fines au sein d'un groupe, quel que soit leur rang taxonomique (en général espèce, sous-espèce, variété).

Cet article est centré sur les espèces de plantes vasculaires (= Trachéophytes, comprenant d'une part les Ptéridophytes et de l'autre les Spermatophytes), principalement sauvages et celles se reproduisant sans l'aide de l'homme dans la nature (espèces naturalisées ou en voie de le devenir). Il exclue donc la plupart des céréales domestiques et des espèces maraîchères et/ou horticoles. Sont inclues en revanche, les espèces exotiques naturalisées, envahissantes ou non.

Combien de taxons sont présents en métropole ?

Il n'est pas aisé de donner un chiffre, ni même plusieurs pour répondre à cette question. L'approche la plus simple est sans doute réductrice, mais nous donne une bonne idée des espèces connues des botanistes : il s'agit du nombre d'espèces décrites dans les flores d'usage courant.

Ainsi les "Quatre flores de France" de Paul Fournier (1977) nous proposent de distinguer un peu plus de 4217 espèces (nombre de numéros spécifiques publiés dans l'ouvrage, sans compté les bis, ter, ni les compléments publiés postérieurement). Dans son introduction, M. Fournier fait état d' "environ 4220" espèces, et précise que l'abbé H. Coste en publiait (en 1937) 4350 en élevant au rang d'espèces des taxons qu'il considère lui-même comme subspécifiques (rangs non pris en compte dans son ouvrage principal).

Dans l'édition de 2011 de la "Flore des champs cultivés", Philippe Jauzein parle d' "environ 6000 espèces de plantes vasculaires [peuplant] actuellement la France".

Une des premières questions venant à l'esprit est donc : "D'où viennent ces quelques 1783 espèces nouvelles ?"
Étant donné que Charles Flahaut, dans l'introduction qu'il donnait à la flore de Coste, réfute (à raison) que la connaissance botanique fut complète sur le territoire français à l'époque, il est fort probable qu'une partie de ces "espèces nouvelles" ait été récemment découverte ou plutôt distinguée (à un niveau plus fin au sein d'ensembles taxonomiques déjà connus).
Par ailleurs,  même si une partie des espèces exotiques naturalisées étaient déjà présentes et comptabilisées par Coste et Fournier, on sait que les introductions continuent. Aujourd'hui, le MNHN parle de 1385 espèces introduites (dont 72 ont un comportement envahissant).

La BDTFX (Base de Donnée des Trachéophytes  de France Métropolitaine) développée par Benoit Bock sur le réseau Tela-Botanica) - contient un peu plus de 11000 espèces et près 14000 taxons terminaux.

Entre les 4000 espèces connues vers le milieu du XXe siècle et les quelques 14000 listées actuellement (pour donner des chiffres ronds), le pas à faire est vertigineux (3,5 fois plus !).


Les botanistes métropolitains connaissent sans doute principalement, chacun individuellement, une partie des 4000 "vieilles espèces" et ponctuellement quelques unes des "nouvelles". Mais en l'absence de document d'identification actualisé pour prendre en compte les 10 000 "nouvelles", nous sommes en grande partie incapables de les identifier et donc de les faire connaître.

Dans ce contexte, les attentes se portant sur Flora Gallica, nouvelle flore actualisée pour la France métropolitaine, sont grandes.
Cet ouvrage devrait paraître à l'horizon 2015 (suite à de nombreux retards et alors qu'il était annoncée initialement pour 2011).

Comment les taxons se répartissent-ils par famille ?

Comment les taxons se répartissent-ils par unités administratives ?

Comment les taxons se répartissent-ils par unités bio-géographiques ?

Sources
- Fournier, P. (1977) Les quatre flores de France. Dunod
- Jauzein, P. (2011) Flore des champs cultivés. Quae
- Julve, P. (1998-2013) Baseflor, index botanique, écologique et chorologique de la Flore de France. Version [septembre 2013]. Programme Catminat. Tela-Botanica
- Muséum national d'Histoire naturelle [Ed]. (2003-2013). Inventaire national du Patrimoine naturel, site Web : http://inpn.mnhn.fr. Le 20 octobre 2013
- Tela Botanica (2013) BDTFX v2. 

How to : explications pratiques sur l'obtention de ces chiffres