Je viens de découvrir, sur recommandation de Philippe Julve,
l'excellent article de KOPECKÝ, K. & HEJNÝ, S (1974)* décrivant
les concepts phytosociologiques de communauté basale (basal community,
BC), communauté dérivée (derivate community, DC) et communauté
sociologiquement saturée (cenologically saturated community,SC). Je
recommande à mon tour vivement la lecture de cet article (les deux
premières des 4 pages sont disponibles à cette adresse).
Voici un résumé de ces concepts (étant donné que l'article n'est pas accessible en entier) :
- une communauté basale
correspond à une communauté la plupart du temps paucispécifique, dans
laquelle seules des espèces à amplitude écologique relativement large,
caractéristiques des syntaxons supérieurs sont représentées. Ces
communautés ne comportent pas d'espèce à faible amplitude écologique et
leur composition ne varie pas beaucoup même au sein d'une grande aire
d'étude.
- une communauté dérivée correspond à
une communauté la plupart du temps paucispécifique, dans laquelle sont
représentées des espèces à large amplitude écologique et où une espèce à
amplitude écologique plus restreinte domine.
Les
communautés basales et dérivées peuvent être rattachées, en fonction des
espèces présentes en leur sein, à différents niveau syntaxonomiques
supérieurs. On a donc des communautés basales de classe, d'ordre ou
d'alliance et de même des communautés dérivées de classe, d'ordre ou
d'alliance.
- une communauté sociologiquement saturée
est une communauté riche en espèces et possédant suffisamment de
caractéristiques pour être associée à un niveau taxonomique fin,
notamment l'association. [Les auteurs précisent tout de même que la
définition de l'association végétale telle que donnée par Braun-Blanquet
differt tout de même légèrement de la définition qu'eux même donnent à
une communauté sociologiquement saturée.]
Les
communautés basales correspondent notamment à des phases d'installation
(colonisation d'un nouvel espace) ou bien à des phases de
régression/vulgarisation de la flore par l'élimination des taxons les
plus sensibles écologiquement du fait d'une perturbation quelconque. Les
communautés dérivées peuvent correspondre à des phases d'évolution au
cours desquelle une espèce spécialisée va s'installer dans une
communauté basale lorsque l'habitat occupé lui correspond. À une
communauté basale donnée peuvent donc correspondre plusieurs communautés
dérivées.
Kopecký & Hejný (1974) indiquent par
ailleurs que l'établissement de communautés dérivés est (non
nécessairement mais) fréquemment dû à l'installation d'une espèce
exotique en cours d'expansion géographique.
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*
Kopecký
& Hejný (1974) A new approach to the classification of
anthropogenic plant communities. Vegetatio, volume 29, issue 1,
pp.17-20.
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