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vendredi 13 septembre 2013

Communauté basale (BC) et concepts associés

Je viens de découvrir, sur recommandation de Philippe Julve, l'excellent article de KOPECKÝ, K. & HEJNÝ, S (1974)* décrivant les concepts phytosociologiques de communauté basale (basal community, BC), communauté dérivée (derivate community, DC) et communauté sociologiquement saturée (cenologically saturated community,SC). Je recommande à mon tour vivement la lecture de cet article (les deux premières des 4 pages sont disponibles à cette adresse).

Voici un résumé de ces concepts (étant donné que l'article n'est pas accessible en entier) :

- une communauté basale correspond à une communauté la plupart du temps paucispécifique, dans laquelle seules des espèces à amplitude écologique relativement large, caractéristiques des syntaxons supérieurs sont représentées. Ces communautés ne comportent pas d'espèce à faible amplitude écologique et leur composition ne varie pas beaucoup même au sein d'une grande aire d'étude.

- une communauté dérivée correspond à une communauté la plupart du temps paucispécifique, dans laquelle sont représentées des espèces à large amplitude écologique et où une espèce à amplitude écologique plus restreinte domine.

Les communautés basales et dérivées peuvent être rattachées, en fonction des espèces présentes en leur sein, à différents niveau syntaxonomiques supérieurs. On a donc des communautés basales de classe, d'ordre ou d'alliance et de même des communautés dérivées de classe, d'ordre ou d'alliance.

- une communauté sociologiquement saturée est une communauté riche en espèces et possédant suffisamment de caractéristiques pour être associée à un niveau taxonomique fin, notamment l'association. [Les auteurs précisent tout de même que la définition de l'association végétale telle que donnée par Braun-Blanquet differt tout de même légèrement de la définition qu'eux même donnent à une communauté sociologiquement saturée.]

Les communautés basales correspondent notamment à des phases d'installation (colonisation d'un nouvel espace) ou bien à des phases de régression/vulgarisation de la flore par l'élimination des taxons les plus sensibles écologiquement du fait d'une perturbation quelconque. Les communautés dérivées peuvent correspondre à des phases d'évolution au cours desquelle une espèce spécialisée va s'installer dans une communauté basale lorsque l'habitat occupé lui correspond. À une communauté basale donnée peuvent donc correspondre plusieurs communautés dérivées.

Kopecký & Hejný (1974) indiquent par ailleurs que l'établissement de communautés dérivés est (non nécessairement mais) fréquemment dû à l'installation d'une espèce exotique en cours d'expansion géographique.
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*
Kopecký & Hejný (1974) A new approach to the classification of anthropogenic plant communities. Vegetatio, volume 29, issue 1, pp.17-20.

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